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revint avec la médaille militaire et un an d’hôpital, après avoir été grièvement blessé en partant, à la tête de sa section, à l’assaut d’une position ennemie. Quant à mon frère Félix, lassé de l’Artillerie, qui était au repos, il se lança dans l’Aviation où, comme pilote, il accumula, pendant deux ans, les palmes et les étoiles jusqu’à ce que, à Verdun, à la tête de son escadrille, il fût descendu dans un combat inégal, ce qui lui permit, comme prisonnier, de tenter plusieurs évasions épiques, qui lui valurent la médaille des Évadés et la rosette de la Légion d’Honneur.

Ma carrière militaire, plus modeste, a par contre, plus de rapport avec le titre de ce livre, car elle me permit de réaliser une expérience étatiste de grande envergure, que je baptiserai du nom d’ « Économie militaire ». J’eus la chance, en effet, d’être envoyé au Grand Quartier Général pour me présenter au capitaine Doumenc — depuis général — qui, ayant entendu parler de moi, voulut bien s’intéresser à ma carrière. Mais n’étant que sous-lieutenant, je dus accomplir différents stages qui, se déroulant en plein air, consolidèrent ma santé et me valurent, un an après, les galons de capitaine à 34 ans. Personne n’était plus fier que moi, et je brûlais du désir d’exercer un commandement. Justement, une nouvelle armée se formait, la 8me, qui, devant Nancy, couvrait un front de 150 kilomètres. Réglementairement, le Service automobile d’armée devait être réservé à un officier de l’active, dans l’espèce, le capitaine d’artillerie Lambert. J’eus la bonne fortune d’être nommé son