Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/81

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Solex. Je me disais que, puisque nous avions déjà pu conquérir deux grandes maisons sur le marché, il n’y avait pas de raison pour que nous ne puissions pas en convaincre d’autres. Et c’est effectivement ce qui se passa. Heureusement, la profession n’était pas « organisée », et la concurrence jouait à plein. Mais quelle source de progrès ! À combien de courses avons-nous participé ; à combien de concours de consommation avons-nous pris part, pour tenter d’équiper les gagnants et prouver ainsi l’excellence de notre technique ! Que de nuits passées en nous préparant fébrilement pour les épreuves ; quels enseignements n’avons-nous. pas retirés de nos tours de circuits pour gagner une seconde ou un litre ! Quelles émotions, mais aussi quelles joies… et quelles déceptions à la lecture du palmarès ! Ce sont d’autres sensations que celles d’aller quémander dans des bureaux une autorisation d’extension. « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », a dit la Bible. Avec l’Organisation Professionnelle on évitera la sueur, mais j’ai bien peur qu’il n’y ait plus de pain. Et puis, il faut dire que cette lutte est passionnante. Elle trempe les énergies, elle exalte le travail, elle stimule les initiatives, elle excite le progrès, toutes actions qui sont indispensables en ce bas monde. J’entends bien que, tout étant organisé, il n’y a pas à s’en faire, chacun a son petit « boulot » bien assuré, les ratés et les incapables sont casés — et en bonne place — tout au moins en France. Mais la France n’est pas seule dans le monde. Il faut penser à exporter, car, si le Brésil doit nous