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XXIII

UNE TUILE DE VINGT-CINQ MILLE FRANCS.


Le jeune avocat allait tomber dans un sombre découragement, quand des voix se firent entendre sur le palier. La porte était restée ouverte par mégarde, et deux nouvelles personnes arrivaient en même temps. Georges distingua la voix du vicomte d’Havrecourt, et il s’élançait pour lui dire : « Le coquin qui est venu chez toi ne s’appellerait-il pas par hasard Douhledent ? » lorsque la veuve Michel l’arrêta d’un mot :

— Pardon, monsieur, mais voici une lettre très pressante qu’on apporte.

— Est-ce un rêve ? dit Georges Raymond en tenant d’une main tremblante la lettre qu’il venait de parcourir.

— Quoi donc, mon cher, qu’est-ce que c’est ? dit le vicomte en touchant ses cheveux devant la glace.

— Tiens, lis, et laisse-moi tomber dans ce fauteuil répondit Georges en passant avec le vicomte dans sa chambre à coucher.

« Monsieur, lut le vicomte, j’ai le regret de vous annoncer que votre oncle, M. Durand, est mort le