Page:Maurice Joly - Les Affames - E Dentu Editeur - 1876.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXIX

COUP D’ŒIL RÉTROSPECTIF.


Commençons par dire que le cartel de Georges avec le marquis n’eut pas de suite, grâce à l’intervention du vicomte, qui se moqua de leur querelle et les fit déjeuner ensemble ; mais l’aventura galante de Georges Raymond n’en resta pas là.

Après quinze jours de résistance de la part de la comtesse de Tolna qui, d’ailleurs, avait beaucoup d’autres occupations, Georges Raymond fut heureux. L’impétueux jeune homme s’était jeté dans cette aventure avec une fougue dont l’originalité avait intéressé un instant Isabeau.

Il ignorait que cette étrange fille, après avoir poussé ses amants aux dernières limites de le prodigalité, s’en débarrassait sans scrupule au bout de quelques jours et devenait absolument invisible.

Hautaine, fantasque, se vengeant par une sorte de mépris des hommes auxquels elle s’était donnée, s’arrachant de leurs bras quand elle les avait rendus fous, elle était sans cesse en voyage, en Italie, en Espagne,