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faire prévenir l’Empereur avant son départ pour l’Opéra, je n’ai pu qu’accourir ici où je vous ai fait mander en toute hâte.

— Quels ordres ? dit laconiquement le chef de cabinet.

— Les mesures essentielles sont prises. Cherchez dans la salle Bosquetti, vous le connaissez ? C’est lui qui m’a fait avertir par Bonafous. Il dit avoir surpris le complot par un de ses amis qui en fait partie. Il connaît l’assassin, qui est dans la salle, et peut le désigner. Allez, quand vous aurez trouvé Bosquetti, venez me rejoindre et prendre mes instructions. Ah ! prévenez d’abord le ministre de l’intérieur, qui n’est sans doute pas averti. Que personne n’entre ici que vous, M. Bonafous, le chef de la sûreté et, au besoin, Bosquetti.

Le chef du cabinet s’éloigna aussitôt ; mais, au moment où il se dirigeait vers l’escalier, il se croisa avec M. Bonafous, qu’il arrêta d’un signe, et il le mena dans le foyer, alors complètement désert. Faure remplissait la salle des magnifiques éclats de sa voix dans le grand morceau du troisième acte.

— Quelques détails rapides, je vous prie, sur cette affaire dont vous ne m’avez dit qu’un mot, fit le chef de cabinet.

— Je ne sais, moi-même, que ce que m’en a dit Bosquetti, répondit M. Bonafous en se tournant vers l’impassible Ferminet dont les paupières hermétiquement closes en ce moment annonçaient assez la gravité de la situation.

On veut renouveler la tentative d’Orsini avec une bombe perfectionnés d’un petit volume, mais d’une puissance puissance d’explosion dix fois plus grande, qui sera jetée sous les pas de l’Empereur au moment où il