Page:Maurice Joly - Recherches sur l'art de parvenir - Amyot éditeur - 1868.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux pieds de ses concurrents, l’homme qui tombe n’est plus rien ; c’est un cadavre qui doit disparaître du champ de bataille. Le bruit de la foule étouffe ses gémissements, et, dans la mêlée, on n’entend qu’un cri :

Réussir ! parvenir !

TRANSITION.

Réussir ! parvenir ! ces mots ne résument-ils pas toute une civilisation, et le dernier mot de la philosophie sociale contemporaine n’est-il pas de rechercher comme on parvient ? Si l’on espère apprendre quelque chose ici, on fera bien de méditer les réflexions suivantes :

I. Quand on sait la vie ce serait une sottise que de l’apprendre aux autres.

II. Ceux qui ont le mieux observé les choses de la vie sont généralement ceux qui réussissent le moins.

III. L’initiation à tous les secrets de la vie sociale n’apprendrait pas à s’en servir.