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« L’imbécile, c’est toi ! De quoi te mêles-tu ? Pourquoi nous as-tu dérangés ?

— Qui, vous ?

— Mais elle, parbleu ! J’étais sur le point de l’embrasser. Elle avait perdu la tête pour la première fois… J’allais l’embrasser, et voilà que tu rappliques ! Bougre d’idiot, va ! »

Malgré sa fureur, malgré ses déboires, Raoul évoquant enfin la scène de séduction qu’il avait interrompue, se mit à rire, d’un rire fou, qui le ployait en deux.

« La cuisinière !… La cuisinière !… Béchoux allait embrasser la cuisinière ! Et j’ai coupé court à cette petite cérémonie… Dieu, que c’est rigolo ! Béchoux allait embrasser la cuisinière ! Don Juan, va ! »


XI

PRIS AU PIÈGE


Après quelques heures de sommeil, Raoul d’Avenac sauta de son lit, s’habilla et se rendit sur les rochers du défilé. Pour reconnaître l’endroit où la lutte s’était produite, il avait laissé son mouchoir.

Il ne l’y retrouva pas à la même place, mais plus loin, noué deux fois (alors qu’il pouvait affirmer n’avoir fait aucun nœud) et fiché dans le tronc d’un sapin par la pointe d’un poignard.

« Allons, se dit-il, on me déclare la guerre. C’est donc qu’on a peur de moi. Tant mieux ! Mais tout de même le sieur X a de l’audace… Et quelle virtuosité pour glisser entre les mains comme une anguille ! »