Cela surtout intéressait d’Avenac. Et le résultat de ses observations l’intéressa davantage encore. L’issue par où son adversaire lui avait échappé était constituée par une fissure naturelle, une sorte de faille, comme il y en avait beaucoup dans le monticule de granit. Celle-ci, creusée entre deux rocs, était profonde tout au plus de soixante à quatre-vingts centimètres, mais longue, et surtout extrêmement étroite. Elle se terminait, dans sa partie descendante, par une sorte de goulot, si rétréci qu’on ne pouvait imaginer que l’homme eût passé par là, et qu’il y eût passé avec un chapeau certainement plus large que ses épaules et avec des chaussures grossières comme des sabots. Pourtant il en était ainsi. Aucune autre issue n’existait.
Et la faculté de s’étirer, que prouvait son incroyable évasion, concordait bien avec cette impression d’amincissement et de fluidité que Raoul avait éprouvée en le sentant se dissoudre, pour ainsi dire, entre ses doigts.
Catherine et Bertrande le rejoignirent, très émues encore par l’incident de la nuit, et le visage fatigué par l’insomnie. L’une et l’autre supplièrent Raoul d’avancer la date du départ.
« Pourquoi ? s’écria-t-il… À cause de ce quartier de roc ?
— Évidemment, fit Bertrande. Il y a là une tentative.
— Aucune tentative, je vous jure. Je viens d’examiner l’endroit, et je vous affirme que ce quartier de roc s’est détaché tout seul. C’est donc un hasard malencontreux, et pas davantage.
— Cependant, si vous avez couru jusqu’au haut, c’est que vous avez cru voir…
— Je n’ai pas cru voir, affirma-t-il. J’ai voulu me rendre compte s’il n’y avait pas quelqu’un et si la chute n’avait pas été provoquée artificiellement.