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— Non. »

Un sentier se détachait à droite du terre-plein, enjambant l’extrémité des douves, filant entre le mur et des vergers. Raoul soutenait la jeune fille par le bras. Elle semblait épuisée.

Devant la porte il lui dit :

« J’ai jugé inutile de vous fatiguer par mes questions. Béchoux me renseignera et, d’ailleurs, nous nous reverrons. Un simple mot. C’est de lui que vous tenez la clef de mon appartement ?

— Oui et non. Il m’avait parlé de vous souvent, et je savais que votre clef se trouvait sous la pendule de sa chambre. Il y a quelques jours, je l’ai prise à son insu.

— Donnez-la-moi, voulez-vous ? Je l’y remettrai, et il ne saura rien. Il ne faut pas qu’il sache non plus, ni personne, d’ailleurs, que vous êtes venue à Paris et que je vous ai ramenée, ni même que nous nous connaissons.

— Personne ne le saura.

— Un mot encore. Les événements viennent de nous réunir d’une façon imprévue, et sans que nous sachions qui nous sommes l’un et l’autre. Abandonnez-vous à mes conseils, et n’agissez jamais en dehors de moi. C’est convenu ?

— Oui.

— En ce cas, signez ce papier. »

Raoul prit une feuille blanche dans son portefeuille et écrivit avec son stylo :

« Je donne tous pouvoirs à M. Raoul d’Avenac pour rechercher la vérité et prendre les décisions conformes à mes intérêts. »

Elle signa.

« Bien, dit Raoul. Vous êtes sauvée. »

Il regarda la signature.

« Catherine… vous vous appelez Catherine… Je suis ravi. C’est un nom que j’adore. À tantôt. Reposez-vous. »