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Page:Maurice Leblanc - La Barre-y-va.djvu/35

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place. Ensuite, je trouvai, sous cet amas de pierres, une trappe que je soulevai et où s’accrochent les deux montants d’un petit escalier de bois qui tourne sur lui-même et descend à cet étage inférieur dont se souvient Mme Guercin. Il était vide. Voulez-vous prendre la peine de m’y accompagner, monsieur le juge d’instruction ? »

Béchoux alluma sa lanterne de poche et conduisit les magistrats. Raoul les suivait.

C’était une salle carrée, inscrite dans la circonférence de la tour, voûtée, basse, et qui mesurait peut-être cinq mètres sur cinq. L’eau du premier étage s’infiltrait par les crevasses de la voûte, ce qui formait bien un demi-pied de vase. Ainsi que le fit remarquer Béchoux, cette sorte de cave était éclairée jadis à l’électricité, car les fils et toute l’installation se voyaient encore. Une odeur d’humidité et de pourriture vous prenait à la gorge.

« Et personne, monsieur Béchoux, ne s’était réfugié là non plus ? interrogea M. Vertillet.

— Personne.

— Pas de cachette ?

— Une seconde visite, effectuée cette fois avec un des gendarmes, m’a convaincu qu’il n’y en avait pas, et d’ailleurs comment pourrait-on respirer dans un réduit encore plus souterrain ? C’est déjà un problème que j’ai du mal à résoudre pour cette cave.

— Mais que vous avez résolu ?…

— Oui. Il y a une conduite d’air qui traverse la voûte et le soubassement de la tour, et qui ouvre de la sorte au-dessus du niveau de l’eau, même aux époques de forte marée. Je vous la montrerai dehors, par derrière le pigeonnier. Elle est, du reste, à moitié obstruée.

— Et alors, monsieur Béchoux, vos conclusions ?