VII
LE CLERC DE NOTAIRE
La mort de la mère Vauchel n’éveilla aucun soupçon, ni dans le pays, ni au Parquet. Comme son fils, elle était morte accidentellement, au cours d’une de ces petites besognes de paysanne que sa folie ne l’empêchait pas d’accomplir. On les plaignit tous les deux. On la mit en terre et l’on n’y pensa plus.
Mais Raoul d’Avenac avait constaté que les vis de la tringle de fer avec laquelle on maintenait l’écartement des deux montants avaient été enlevées, et qu’un des montants, plus court que l’autre, avait été scié récemment à sa base. La catastrophe était inévitable.
Catherine ne s’y trompa pas non plus, et retomba dans ses transes.
« Vous voyez bien, disait-elle, que nos ennemis s’acharnent. Une fois de plus, il y a eu meurtre.
— Je n’en suis pas sûr. Un des éléments du meurtre, c’est la volonté de tuer.
— Eh bien, cette volonté est flagrante.
— Je n’en suis pas sûr », répétait-il.
Cette fois il n’essaya pas trop de calmer la jeune fille dont il sentait la frayeur et le désarroi devant tant de menaces dirigées contre elle, et dirigées aussi, pour des raisons obscures, contre tous ceux qui habitaient le manoir.
Coup sur coup il y eut deux autres incidents inexplicables. Le pont creva sous les pas d’Arnold, et le domestique tomba dans la rivière, sans que cette chute, heureusement, amenât des conséquences autres qu’un rhume de cerveau. Le lendemain un vieux hangar, qui servait de remise pour les provisions de bois, s’écroulait au moment