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elle évidemment, fût placé parmi les papiers du dossier, et le père Fameron, après avoir hésité, se chargea de la mission, moyennant le versement d’une somme de vingt mille francs. »


IX

DEUX DES COUPABLES


Les paroles de Raoul d’Avenac se prolongèrent dans un lourd silence où palpitaient les pensées les plus diverses. Bertrande avait mis l’une de ses mains devant ses yeux et réfléchissait. Elle dit à Raoul :

« Je ne comprends pas très bien. Est-ce qu’il y a dans vos paroles une accusation plus ou moins nette ?…

— Contre qui, madame ?

— Contre mon mari ?

— Dans mes paroles aucune accusation, répliqua Raoul. Mais j’avoue que, moi-même, en exposant les faits tels qu’ils se présentent à mon esprit, je suis étonné de voir l’aspect qu’ils prennent à l’encontre de M. Guercin. »

Bertrande ne parut pas très étonnée, et elle expliqua :

« L’affection qui nous avait unis, Robert et moi, lors de notre mariage, n’a pas résisté à l’épreuve. Je le suivais dans la plupart de ses voyages, parce que c’était mon mari et que nos intérêts étaient communs, mais j’ignorais tout de sa vie personnelle, en dehors de moi. C’est pourquoi je ne m’indignerais pas outre mesure si les événements