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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

vantage les anthères, qui, de cette manière, frappent avec plus de précision les flancs de l’animal. D’autres enfin n’ont pas réussi à agencer, à ajuster toutes les parties de la mécanique. Je trouve, par exemple, non loin de mes Sauges violettes, près du puits, sous une touffe de Lauriers-roses, une famille à fleurs blanches teintées de lilas pâle. On n’y découvre ni projet ni trace de bascule. Les étamines et le stigmate encombrent pêle-mêle le milieu de la corolle. Tout y semble livré au hasard et désorganisé. Je ne doute pas qu’il ne soit possible, à qui réunirait les très nombreuses variétés de cette Labiée, de reconstituer toute l’histoire, de suivre toutes les étapes de l’invention, depuis le désordre primitif de la Sauge blanche que j’ai sous les yeux, jusqu’aux derniers perfectionnements de la Sauge officinale. Qu’est-ce à dire ? Le système est-il encore à l’étude dans la tribu aromatique ? En est-on toujours à la période de la mise au point et des essais, comme pour la vis d’Archimède dans la famille du Sain-