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Page:Maurice Pescatore - Chasses et voyages au Congo, 1932.djvu/110

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chasses et voyages au congo

d’autres coups de fusil. Mon compagnon en veut quatre pour lui, et moi-même je ne quitterai pas ces parages sans en avoir au moins tué un.

Bientôt des champs de maïs, entourés de haies de bananiers, nous annoncent l’approche d’un village, car le bananier au Congo tel le clocher chez nous, dénote la présence immédiate d’une agglomération ; nous réquisitionnons quelques hommes, car peu confiants dans la force de nos porteurs, B. préfère pouvoir compter sur l’assistance des gens du pays pour nous passer de l’autre côté de la rivière. Nous arrivons au Luiko, large comme la Moselle et à courants rapides, et le passage en est extrêmement pittoresque. Les Babuyas qui sont venus nous prêter leur assistance sont de véritables géants ; nus jusqu’à la ceinture, ils cachent leur sexe sous des feuilles retenues par une ficelle nouée autour des reins, et tels des Centaures marins, ils nous portent avec nos tippoyes à travers le torrent, et nous déposent délicatement de l’autre côté ; puis à leur tour, ils aident nos hommes à transporter nos bagages qui arrivent tous sains et saufs et à peine mouillés ; le passage de la femme de notre boy provoque notre hilarité, car son beau pagne rouge orné d’un soleil dans le milieu, a pris un bon bain et tandis qu’elle le sèche au soleil, elle est obligée de se draper dans un déshabillé bleu un peu trop court pour la dérober entièrement aux regards indiscrets.

Nous avons abordé sur un passage d’éléphants frais du matin, et qu’a envahi une nuée de fourmis rouges : gare à nos jambes ! Puis dans le désordre de nos charges, qu’à la hâte nos hommes ont déposées pêle-mêle sur la berge au fur et à mesure qu’elles arrivaient après avoir franchi le passage scabreux de la rivière, un pique-nique s’organise. Vite oh voit surgir des ballots à provisions, les gousses de maïs, les bananes ou le manioc que tous se mettent à grignoter ; je goûte moi-même de ce dernier, et ne le trouve pas mauvais au goût, mais suis pris après cela d’une soif dévorante. Nous donnons cent sous à chacun des