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chasses et voyages au congo

hommes qui nous ont aidé à passer la rivière, puis après une poignée de mains à l’Européenne avec les femmes de notre caravane, nous voilà repartis pour Kimano où nous arrivons — vers midi. Le chef d’ici est un ami de B… et aussitôt commencent entre eux de grands palabres en langue indigène auxquels je ne comprends rien, mais de tous ces racontars et histoires variées qu’on me traduit plus ou moins, je ne retiens qu’une chose : c’est qu’il y a beaucoup d’éléphants aux proches environs, qu’ils sont très beaux, et qu’il y en a qui traînent leurs défenses jusqu’à terre. Cela promet !

Mais il y a un revers à la médaille. Comme son voisin de Kayumba, le Capita de Kimano nous déclare qu’il ne trouvera pas de quoi pourvoir à la subsistance de notre nombreuse suite. Nous arrivons au plus mauvais moment : a récolte précédente est épuisée, et les pluies qui viennent seulement de recommencer, n’ont pas encore donné à celle qui doit venir le temps de se développer. Aussi décidons-nous d’envoyer le soldat qui nous escorte, accompagné d’un boy du Capita au Sultan de Kabaya pour lui réclamer des vivres. Et le soir, B… déclare, vu le manque de nourriture, la nécessité de séparer momentanément notre campement : tandis que nous resterons ici, il partira avec ses 25 hommes pour Kabaya d’où il maintiendra le contact avec nous. Il est probable que ses projets de chasse personnels ont Un peu influé sur sa décision.


14 décembre.

Bird se met en route à 6 h. 1/2 après avoir donné des ordres concernant mes pisteurs, et une demi-heure après son départ, ceux-ci viennent m’annoncer qu’ils ont vu la piste fraîche d’un énorme éléphant solitaire sortant des maïs qui bordent le village. Immédiatement je suis prêt et je pars avec mon tippoye et deux noirs, l’un devant 10-75 suivant la trace, l’autre derrière moi portant ma 10-75, moi-même avec ma 416. Au sortir du village, je passe