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chasses et voyages au congo

annonçant qu’il a tué trois éléphants, un triplet qui a failli lui coûter la vie, car il s’est trouvé un moment sans cartouches, entouré de ses trois victimes se relevant, retombant et le poursuivant ; finalement ses boys lui ont apporté du camp quelques cartouches, qu’il avait enfermées dans une malle, et il a pu achever les moribonds. Il nous réclama des munitions et du pain, deux choses indispensables au chasseur d’Afrique, et nous annonce qu’il nous rejoindra demain pour poursuivre notre route.

Après souper notre caravane et les gens du village célèbrent nos différents exploits par des danses sur la place et dans les huttes environnantes et organisent un chahut monstre qui a duré jusque bien avant dans la nuit, sans trop troubler notre sommeil heureusement.

20-21 décembre

Vers le matin, nous sommes réveillés par un violent orage qui inonde nos tentes, et nous retient au lit une partie de la journée. Bird nous ayant rejoints nous quittons Muero le jour suivant, mais notre étape est de deux heures {a peine ; nous traversons une forêt dense coupée de plaines herbues où de nombreux ruisseaux entretiennent la fraîcheur et la verdure, pendant la saison des pluies mais qui en saison sèche sont brûlées et arides.

Nous arrivons à Mapuli dont le rest-house est planté au milieu du village en plein dans les champs de maïs et de bananiers ; les régimes de bananes sont mûrs et nos boys sont enchantés, mais nous nous demandons pourquoi le capitaine Bird a fait dresser les tentes dans ce camp peu sympathique où nous apprenons que récemment un autre chasseur nous a précédés, tuant le seul gros éléphant des environs, et d’où il ne nous reste par conséquent plus qu’à nous en aller pour nous diriger sur Turungo, but extrême de nos pérégrinations dans cette région.