reste tropicale et luxuriante, on se rend pourtant compte qu’on est descendu de plusieurs centaines de mètres.
Mais nous sommes arrivés : déjà se profilent les deux rangées de cases qui bordent l’avenue principale menant à la place où se concentre l’administration. Le drapeau belge flotte et nous salue de loin ; il est un peu fripé, le beau drapeau et ses couleurs sont un peu passées ; de la partie rouge déchirée il ne reste même’guère que le soutenir, mais c’est un drapeau comme il doit être en pays de conquête et de victoire, et pleins de respect à notre tour, nous nous inclinons devant lui.
La journée se passa à régler les hommes de la caravane, à peser les défenses d’éléphant, à payer la taxe que le Gouvernement belge réclame pour celles-ci, et à prendre nos dispositions pour la descente du lendemain sur Baraka. L’administrateur P. est en congé, mais il est remplacé par son adjoint, le Comte de R., également serviable qui nous facilite toutes les démarches, et nous invite aimablement à sa table.
Impossible de savoir si le « Dhanis » a ou non déjà passé à Baraka, et si nous pouvons espérer nous embarquer samedi ou s’il nous faudra prendre la pirogue indigène tant redoutée ?
Le vendredi matin 4 janvier, nous dégringolons en hâte du haut de notre montagne, pour y trouver notre première déconvenue : l’auto qui devait nous attendre au bas de la côte pour nous ramener à Baraka vient de repartir et ne sera de retour que cette après-midi ; heureusement que nous avons avec nous quelques provisions (il est toujours sage en Afrique de se munir d’un en-cas), et nous improvisons sur la place, à l’ombre de quelques arbrisseaux, une modeste collation qui nous aide à passer le temps, mais les heures se traînent et nous commencions à désespérer de voir reparaître l’auto ce jour-là, lorsqu’enfin vers 4 heures nous entendîmes un teuf-teuf réconfortant,