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chasses et voyages au congo

sent à la longue, quelques bonnes qu’elles soient, à altérer l’estomac le plus robuste.

Continuant nos explorations nous faisons connaissance avec le manguier que presque partout on voit ici aux abords des maisons des Blancs ; celui dont je vous parle est un gros arbre dont le feuillage vert foncé comme celui du laurier, forme une touffe ronde régulière ; son fruit de la grosseur d’un petit melon ou d’une grosse pomme, a une chair succulente et un énorme noyau.

Puis nous rencontrons d’anciens amis, les bananiers qui sont de la même famille que nos musas dont certains prétendent que le fruit constitue à lui seul tout l’aliment complet ? Il est en tous cas de grande ressource aux colonies, où on l’accommode de plus d’une manière, et où se chair fondante ne ressemble en rien aux pâles exemplaires mûris en cave, qu’on sert sur les tables d’Europe.

Plus loin nous voyons des papaiers qui voisinent tendrement, car cette espèce de plante présente la particularité d’avoir des arbres à fleurs mâles et d’autres à fleurs femelles et ceux-ci ne portent des fruits que lorsqu’ils sont voisins, donc mariés et fécondés par le vent. Le fruit en forme de poire est attaché au tronc et ressemble à un petit melon allongé dont il a un peu le goût ; l’Africain le mange en général le matin à son premier déjeuner. La fleur mâle qui rappelle la fleur d’oranger en un peu plus jaunâtre est piquée de petites branches et subdivisée comme certaines petites orchidées roses. La fleur de l’arbre femelle est de même couleur quoique un peu plus blanche ; elle est plus trapue et se trouve attachée au tronc comme le fruit, qu’elle est seule à produire ; elle a quelque chose de sensuel e fait penser à ces fleurs carnivores qui gobent les insectes.

Nos investigations nous mènent ensuite à un champ de maïs puis à une plantation de manioc : ceci sont des arbustes dont la racine comestible forme le fond de la nourriture indigène, soit moulue en farine, soit simple-