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Page:Maurice Pescatore - Chasses et voyages au Congo, 1932.djvu/338

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chasses et voyages au congo

nable de rejeter en bloc des récits traditionnels, que de les admettre naïvement dans tous leurs détails. Des animaux de même espèce agissent en effet de façon très variable suivant les circonstances ; maints traits de leur caractère se modifie aussi selon qu’ils se trouvent en face de l’homme dans des conditions différentes, ou qu’eux-mêmes sont bien ou mal lunés, ou s’ils ont été chassés et blessés précédemment. Mais les récits sensationnels répétés sur ouï-dire sont le plus souvent très peu sûrs, et devraient toujours être soigneusement contrôlés ou du moins reproduits ou admis avec réserve.

D’après mon expérience personnelle, à moins cas spécial, quand elle le peut, la bête traquée s’enfuit toujours ; si elle est acculée c’est autre chose, mais il faut justement éviter de l’acculer, et dès le début se placer favorablement soi-même par rapport à elle. Il faut commencer par embrasser le terrain, prendre le vent, juger de la position de l’animal et de la direction qu’il désirait prendre, et neuf fois sur dix, si l’on a pris soin de s’entourer de toutes ces précautions, on peut être à peu près sûr de réussir dans la chasse que l’on a entreprise et le danger que l’on court est réduit des trois quarts.

Il reste naturellement celui d’une charge toujours possible, et qui la plupart du temps vous surprend inopinément, mais cela rentre dans la catégorie des accidents imprévus qui vous arrivent quand on y songe le moins, et qui dans la brousse plus encore qu’ailleurs font dire qu’en Afrique on se trouve toujours devant l’Inconnu, cet Inconnu vers lequel nous attire une Force Invincible…

Semper aliquid novi ex Africa.


FIN