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chasses et voyages au congo

celui de la planche sur laquelle nous venions de rouler : s’il s’était produit un instant plus tôt, nous faisions bel et bien un plongeon peu agréable au fond de la rivière !

Après cet épisode plein d’imprévu, nous reprîmes la route et sans autres incidents nous arrivâmes au pied de la montagne où l’auto nous déposa. Le téléphone indigène avait marché, et notre arrivée chez l’Administrateur était signalée ; aussi celui-ci avait-il aimablement envoyé à notre rencontre des tippoyes pour nous hisser jusque chez lui et il nous attendait à déjeuner.

La vue qu’on a de Fissi, nous rappelle celle qu’on a de nos plantations de café à Gololcha ; nous sommes sur un plateau tout entouré de hautes montagnes, et dans le fond, à nos pieds, nous voyons se découper les contours de la baie et de la presqu’île de Burton ; autour de la maison de l’Administrateur un parterre de roses superbes nous fait un instant oublier que nous sommes en Afrique, au Sud de l’Equateur, et nous rappelle la mère patrie, illusion qui est complétée au dessert, par un superbe plat de fraises… Mais nous ne sommes pas venus ici pour nous laisser vivre et rêver, et il s’agit de parler de choses sérieuses. Vite on fait des plans, et comme pour préparer notre expédition future, l’Administrateur nous dit qu’il lui faut huit à dix jours pour recruter le personnel nécessaire (nous demandons 80 porteurs) et trouver la nourriture qu’il faudra emporter pour nourrir tout ce monde, nous décidons pour employer utilement ces loisirs, d’aller faire un petit tour d’exploration dans la presqu’île de Burton, et nous retournons à Baraka.