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ANTHINEA

Victoires et des Pallas, que j’avais adorés de jour.

Notre musée du Louvre, surtout dans la section de sculpture antique, offre au premier regard l’image horrible d’un fouillis. Non que l’ordre y fasse défaut. Seulement la clef de cet ordre n’est pas mise en la main de tous. Au contraire, dans chacun des musées d’Athènes, l’enfant ou l’ignorant n’a qu’à regarder devant soi, non seulement pour se réjouir, mais pour classer, et raisonner ses impressions. Ordre hypothétique sans doute, attributions tout induclives, mais nécessaires. Une promenade tient lieu de grandes lectures. On y voit toute vive l’histoire de l’art du sculpteur chez les anciens Grecs.

L’honneur de ce bel ordre appartient à M. Cavvadias, éphore général des antiquités du royaume hellénique. M. Salomon Reinach l’en a loué avec une grande chaleur. On murmure à Paris que le complimenteur ne louait que lui-même. M. Reinach aurait été le conseiller et même l’assistant et l’inspirateur de M. Cavvadias. Pensez ce que vous voudrez de ce bruit. Moi j’y prêtai peu d’attention. Pourquoi un Athénien de bonne race n’aurait-il pas daté ses antiquités nationales sans avoir pour second ou pour maître un israélite ?

Au seuil du musée de Patissia est le dépôt des antiquités mycéniennes. Là revit l’âme mecklenbcurgeoise de l’explorateur Schliemann : âme