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ANTHINEA

illustres douleurs. Une Aphrodite de la collection Tornley rappelle, par la disposition de son vêtement, le renflement suave des hanches et de la nuque, l’inclinaison de sa petite tête et la chevelure doucement ondulée la noble milienne du Louvre. Un discobole lui fait face, assez proche parent de celui de Myron… Dans la salle qui suit, quelques antiquités plus curieuses que belles seraient propres à nous consoler, en nous offrant une occasion nouvelle de railler le penchant des Anglais pour le bizarre si, au même lieu, d’autres pièces ne montraient un piquant et charmant alliage de l’étrange et d’un beau très pur. J’ai longtemps contemplé, mais moins en curieux qu’en amant, cette jeune greco-romaine à la chevelure ingénieusement travaillée, aux joues pleines et grasses, au cou voluptueux, à la gorge ronde et profonde sous une tunique découverte et demi-rompue ; son beau buste jaillit d’un calice de fleurs dont les pétales se renversent avant de le couvrir et de l’envelopper.

Art sensuel et dégénéré, je m’en doute bien, et qui ferait penser à nos pires inventions modernes, mais délicat, mais fin, et noble encore par ses souvenirs.