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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/103

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« faites un roi »

du Maroc, a été confirmée par la guerre des Balkans : là, notre « canon franc », et notre tactique française, l’œuvre militaire des Deloye, des Mercier, des Bonnal, auront, au dire des vainqueurs, établi la supériorité de l’industrie et de l’intelligence de notre patrie. Ni la race ni la patrie n’ont rien à envier en France. Le mal qui nous arrive à tous les peuples qui tombent en démocratie. C’est celui du peuple ottoman, malheureuse victime de ses parlementaires. C’est celui du peuple chinois qui se trouve déjà misérablement tiraillé entre les passions du séparatisme intérieur, les actions de la ploutocratie, les hautes et croissantes exigences de l’étranger, les violents mais inévitables remèdes de la tyrannie. La ruine d’une civilisation comme la nôtre est nécessairement plus lente que la chute d’une barbarie. Elle se produira pourtant si nous refusons d’en extirper la cause vivace. Les grandes lois matérielles et morales qui sont à l’œuvre depuis la fondation de la nature humaine n’ont pu changer en vertu de 1789 ou de 1848. Elles fonctionnent à nos dépens, voilà tout, au lieu de s’exercer pour nous aux dépens des Républiques de Venise ou de Gênes, de l’empire électif allemand[1], comme il arrivait sous notre ancien régime, C’est ce qu’il importe de faire voir à ceux

  1. Remarque originale développée par son auteur, M. Jacques Bainville, dans le livre Le Coup d’Agadir et la Guerre d’Orient (Nouvelle Librairie nationale).