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introduction

tre ans ; ce n’était pas sa faute, c’était la faute de Moukden.

Des esprits passionnés, et toujours prêts à mettre en cause les personnes, se sont bien rendu compte qu’il ne fallait pas s’exagérer l’excuse de Moukden ; mais, en la rejetant, ils ont couvert d’injures M. Delcassé et sont tombés à bras raccourcis sur M. Combes, M. Jaurès, ou M. Hervé, qui, du reste, ne se sont jamais mieux portés que depuis ce déluge de violences irréfléchies.

Les plus philosophes sont allés jusqu’à incriminer la politique radicale ou socialiste, internationaliste ou pacifiste. C’est la faute de la gauche, crie la droite à satiété. Et le centre : — C’est la faute à la gauche extrême !

Ces dernières explications, les seules qui tiennent, ne manquent pas de force apparente. Un ministère de vieux républicains, ceux qu’on appelle les républicains de gauche, et de la plus pure tradition gambettiste, se trouvait en fonctions lorsque la crise a éclaté. Mais, quelles que soient les erreurs propres de ce groupe, et que l’on voit trop bien, la faute principale est infiniment plus ancienne.

Cette faute, non morale mais politique et beaucoup moins personnelle que collective,