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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/115

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cxi
introduction

c’est la droite républicaine qui l’a commise, il y eut tout juste dix ans en 1905, à l’époque où la gauche en supporta le plus rude effet. C’est par cette droite républicaine, et par elle seule, que nous avons été égarés dès 1895 dans la direction des impasses ou des abîmes. La cruelle aventure de Tanger demeure un phénomène incompréhensible dès que l’on oublie notre histoire intérieure aux temps de la grande victoire des républicains modérés, les élections de 1893, les présidences de Casimir-Périer et de Félix Faure. Ôtez cette victoire et la qualité des vainqueurs, ôtez les grandes espérances qu’elle conseilla, les erreurs de conduite qui ne pouvaient manquer d’en naître, et vous supprimerez par là même un mauvais engagement de principe, lequel, seul, ou à peu près seul, aura permis la série des déceptions qui nous ont été infligées du dehors, depuis le désastre de Fachoda en 1898, jusqu’à cette « humiliation sans précédent », cette « chose unique dans l’histoire » : le renversement de notre ministre des Affaires étrangères par l’ordre de Guillaume, en cette « année infâme » de 1905.

Un examen rapide, établissant les véritables responsabilités, n’accablera ni les hommes ni les partis. La qualité de monarchiste oblige à garder toujours présente à