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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/118

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cxiv
introduction

sif que les trois années de République conservatrice qui allèrent de 1895 à 1898. En se donnant à elle-même l’illusion d’un certain ordre public au dedans et d’une certaine liberté d’action au dehors, la République conservatrice nous a perdus : c’est elle qui nous a placés entre l’Angleterre et l’Allemagne, comprenez entre les menaces de ruine coloniale et maritime ou le risque du démembrement de la métropole.

Ce fait d’histoire constaté, je me propose, en second lieu, de tirer de cette leçon un avertissement pour nos concitoyens. Toutes les fois qu’il se dessine à l’horizon quelque espérance ou quelque chance de réaction conservatrice ou patriotique, le rêve d’une République modérée reprend faveur. Ce rêve se présente avec les apparences de la sagesse, Des réalistes prétendus, et qui se croient pratiques parce qu’ils ne songent qu’au but immédiat, qu’ils manquent toujours, nous demandent alors d’avoir pitié d’un pis-aller aussi modeste, et le proverbe trivial de la grive et du merle ne manque pas de nous être offert à cette occasion. Je démontrerai, dans ces pages, que ce merle est le plus fabuleux des oiseaux. C’est un introuvable phénix. Ce qu’on nous propose comme « une affaire » est une aventure d’un romantisme