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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/120

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introduction

nos ennemis du dehors et du dedans. Son rêve peut flatter l’imagination par un air résigné et conciliateur. Mais ce n’est rien qu’un rêve, médiocre en lui-même et, par ses conséquences, fou. Personne n’a le droit d’exposer la patrie pour un conte bleu. Il faut que les Français puissent s’en rendre compte. Disons-le leur, et rudement, pour qu’on ne les voie plus s’asseoir ni hésiter à ce carrefour de l’action.

Quelque abrupt que soit le sentier que nous découvre la vérité politique, il reste le seul praticable. Quelque plane et aisée qu’apparaisse l’erreur, elle conduit en un endroit d’où il faut rebrousser chemin. Ceux qui se représentent clairement et d’avance cette nécessité, ceux qui calculent les conséquences de leur départ, ceux qui savent que, si la couleur de Demain reste mystérieuse, une chose est pourtant certaine, à savoir que Demain luira, ceux-là trouveront plus pratique d’éviter et d’économiser les pas dangereux. Prévoyants, ils s’efforceront de se mettre en route sans manquer à ce très petit nombre d’indications rationnelles que l’on appelle les vérités de principe et qui renseignent le passant à la manière d’écriteaux dans un bois épais ! — « Possibilité de passer par là. Impossibilité de passer par ici… » Cela ne veut point