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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/125

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I

L’AVÈNEMENT DES MODÉRÉS

L’avènement des républicains modérés supposait la défaite du boulangisme (1889), le ralliement des catholiques (1890), les menaces, puis les attentats anarchistes (1892, 1893, 1894), la révélation de l’esprit nouveau par Eugène Spuller[1], l’assassinat du président Carnot, l’élection « réactionnaire » de Jean Casimir-Périer (1894-1895), enfin l’avènement de Félix Faure à la présidence. On se souvient que Félix Faure fut élu sur la désignation explicite de Mgr le duc d’Orléans : la lettre du prince au président de la droite sénatoriale, M. Buffet père, faisait écrire à Joseph Reinach : « Je dis qu’il y a là quelqu’un. »

La suite de ces événements dénote le progrès régulier de certaines idées de droite. Tout au début, la grande pensée de M. Constans avait été de gouverner avec « les gens bien ». Elle se réali-

  1. Le 3 mars 1894, M. Spuller, alors ministre des Cultes, vint célébrer à la tribune de la Chambre un « esprit nouveau de tolérance, de bon sens, de justice, de charité », qui animerait désormais « le gouvernement de la République dans les questions religieuses ». Il fut approuvé par 315 voix contre 191. Ces dernières étaient d’ailleurs les seules à savoir ce qu’elles voulaient.