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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/130

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II

AVANT 1895 : « POINT D’AFFAIRES » — AUCUN SYSTÈME

Avant 1895, la tradition du quai d’Orsay était un peu basse et assez facile : tous les ministres y recommandaient uniformément aux sous-ordres de ne « point » leur faire d’  « affaires ». — « Politique de réserve et d’expectative », a dit le colonel Marchand dans l’un des beaux articles qu’il a publiés dans l’Éclair sur nos alliances. Le mot « politique » est de trop. La politique ne peut être confondue avec l’administration, la politique ne se réduit pas à expédier les affaires courantes dans le continuel effroi d’en voir émerger de nouvelles.

Et d’abord, après Mac-Mahon, la grande affaire, la préparation de la Revanche, à laquelle le pays entier se croyait fermement exercé et conduit, avait été rayée du programme réel. Les monarchistes de l’Assemblée nationale n’avaient signé la paix de Francfort qu’avec cette arrière-pensée de reprendre par force ce que la force avait ravi. Mais, dès 1871, Grévy avait déclaré à Scheurer-Kestner, alors député de Thann : « Il ne faut pas que la France songe à la guerre ; il faut qu’elle accepte