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IV

GRAVE ERREUR DE PRINCIPE : UN SYSTÈME APPARAÎT

Jusque-là, quelle qu’eût été, en réalité, la faiblesse des cabinets républicains devant la chancellerie allemande et quelque humiliante attitude de vassalité qu’ils eussent adoptée en fait, cette réalité, ce fait, ne s’étaient pas encore traduits dans un acte qui signifiât notre résignation tacite. Dans la teneur des explications données à demi-voix au pays, le pouvoir alléguait la pression d’une force majeure, douloureuse nécessité qui ne pouvait qu’aiguiser parmi nous le mâle et salubre désir du compte à régler. L’Alsace et la Lorraine subsistaient sur nos cartes avec üne frange de deuil. Non, personne ne renonçait.

Le Gouvernement disait quelquefois : « Voilà de fort beaux sentiments, mais n’y-a-t-il pas autre chose ? » Il n’osait jamais ajouter : « La religion de nos défaites ne compte plus », et nul Français n’aurait osé suggérer d’interrompre nos actes de constance et de fidélité. Exactement, la suggestion vint de la Russie. De quelque façon qu’on explique ce jeu russe à Berlin et sans y concevoir de duplicité, si l’on s’en tient au simple fait