Aller au contenu

Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
53
comme en pologne

de construire le roi : nos actions extérieures ne pouvaient que succomber aux convulsions de l’intérieur. Les prédictions de quelques journalistes perdus, griffonnées dès l’éclat des premières alarmes[1], restent pour faire foi de la nature essentiellement organique et constitutionnelle des difficultés auxquelles se heurtèrent alors les Hanotaux et les Méline, ainsi qu’ils devaient s’y heurter. Les républicains modérés purent s’apercevoir qu’il n’y avait aucune proportion entre les outils dont ils avaient disposé et la grande œuvre extérieure et intérieure à laquelle ils avaient entraîné leur pays.

L’un de ces ministres d’alors, grand ami de M. Méline, Alfred Rambaud, en convenait vers la fin de l’année suivante[2]. En examinant les points noirs d’Asie et d’Afrique au Transvaal, en Chine, au Japon, puis la crise autrichienne, alors immi-nente, et en considérant tout ce qui se défait, tout ce qui se refait dans l’univers autour de nous et en dehors de nous, l’ancien ministre rédigeait ce mélancolique mémoire, ce compte douloureux du temps et des efforts que l’Étran-

  1. Par exemple, ceux de Barrès, de Drumont, de Judet, et, si j’osais les placer à leur suite, quelques-uns de ceux que la Gazeïle de France et le Soleil ont publiés sur ces sujets à partir du 1er décembre 1897
  2. Matin du 21 septembre 1899, quelques fours après la seconde condamnation du traître Dreyfus au Conseil de guerre de Rennes. — Rappelons à ce propos que cette condamnation du 9 septembre 1899 n’a pu être cassée, le