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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/18

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xiv
préface de la deuxième édition

sions africaines, ce qui fait presque la moitié de la France continentale, exactement dans les conditions qui ont été décrites au chapitre xvii de ce livre, autrement dit sans coup férir : une manœuvre qui a si bien réussi à l’Allemagne peut, à la prochaine occasion, recommencer du côté anglais, avec un succès identique.

Nous avions laissé la République française entre l’Angleterre et l’Allemagne qui se disputaient son amitié avec des intrigues et des menaces. Cette situation dangereuse est devenue plus onéreuse depuis que l’Angleterre paraît incliner à admettre les avances de Berlin. Les liens de l’Entente se relâchent à l’heure où nous aurions intérêt à les resserrer[1]. Le voyage du président Poincaré à Londres a-t-il amené la réaction nécessaire ? Cela supposerait de notre part bien des sacrifices nouveaux.

Les anciens ne se comptent plus depuis les origines de cette amitié plus que chère. Nos coloniaux qui n’ont vieilli que de quelques lustres ont peine à reconnaître le peuple qui lançait la mission Marchand de l’embouchure du Congo jusque vers le Haut Nil dans la même nation qui, des portes de l’Algérie, dispute péniblement le port de Tanger aux influences de l’Angleterre. De même, nos

  1. M. Asquith a nié péremptoirement l’existence d’aucune convention militaire entre son gouvernement et la France.