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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/189

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l’oscillation de la marine

bureaucratie, ou il faut être armé de manière à en triompher.

La monarchie seule le peut. Les incontestables progrès obtenus sous la République dans l’armée de terre ne doivent pas faire illusion, car, ici, l’anarchie démocratique a été puissamment tempérée par le stimulant de la Revanche[1], qui n’existait pas pour l’armée de mer. Il y a trop longtemps que nous n’avons plus fait de grande guerre maritime. L’âge de nos progrès sur mer remonte au prince de Joinville. En 1878, le rapport fameux de M. Étienne Lamy élevait contre notre marine un ensemble d’accusations que l’on n’a cessé de reprendre et de renouveler[2]. Le rapport fut écrit dans un but d’action et de progrès ; la fatalité démocratique a réduit cette pièce au rôle humiliant de memento pour mécontents. Aucune réforme utile n’en est sortie, mais tous les brouillons de la Chambre s’efforcent d’en démarquer les vieilles critiques qu’ils aigrissent et retournent en pointes offensantes contre le corps de nos officiers de vaisseau. Dans cet ordre naval, la République tricolore des Dufaure et des Lamy n’échappe donc à la routine qu’en poussant à la destruction. C’est par l’effroi de réformes qui détruisaient que la République rose de l’amiral Besnard était revenue aux pratiques de l’im-

  1. Voir à l’appendice v, Aéroplanes et dirigeables, ce qui se passe aujourd’hui dans les services techniques de la Guerre.
  2. Rapports du budget de la marine, 1870-1879, no 926, pp. 17 et 20.