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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/194

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XII

UNE RÉFORME EN MONARCHIE

Dans l’été de 1900, un écrivain français, à qui l’instabilité parlementaire avait fait des loisirs, visitant les arsenaux, les ports, les chantiers de la mer du Nord et de la Baltique, écrivait au directeur du Temps qu’une émotion profonde l’étreignait « à la vue d’une pareille explosion de « vitalité et de force ». La jeune marine allemande jaillissant des eaux toute neuve, pourvue des derniers perfectionnements de l’outillage scientifique moderne, lui donnait une idée de « vie intense » qui suggérait la comparaison avec l’Amérique. Mais l’auteur se rendait compte des différences et notait qu’il ne s’agissait point de la simple exubérance d’une nature longtemps vierge, révélant tout d’un coup des trésors de fécondité : non, le sol est ingrat, la race est lourde en Allemagne, les côtes fournissent des matelots médiocres en petit nombre. Seulement un principe y domine tout : c’est la division du travail, l’économie des moyens, l’énergie de l’impulsion. « Une discipline sévère, jointe à un esprit d’initiative qui ne recule devant aucune audace, là est le secret de la force. » Comment ce secret a-t-il été mis en œuvre ? Comment se maintient