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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/205

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XIII

POURQUOI LOUBET FUT MAGNIFIQUE

Le cabinet Méline-Hanotaux avait fini par se laisser tomber. Il succomba en apparence sur la simple question de savoir s’il avait la majorité dans la nouvelle Chambre élue en mai 1898. Bien qu’il possédât cette majorité, il la déclara trop faible et s’en fut. La vérité était qu’il cédait à l’inquiétude, d’ailleurs fort naturelle, que lui causait la coalition dreyfusienne. C’était la Révolution qui montait, couverte, avee MM. Godefroy Cavaignac et Édouard Lockroy, d’un prétexte nationaliste, mais cosmopolite et conforme à toute la tradition du vieux parti républicain avec les Brisson, les Sarrien et les Delcassé.

La République conservatrice cédait à une République radicale ; la politique de concentration nationale, à la politique de concentration républicaine. Après les tâtonnements exprimés par les départs successifs de MM. Cavaignac, Zurlinden, Chanoine, ministres de la Guerre opposés à la revision du procès de Dreyfus, et cette courte trêve du ministère Dupuy-Freycinet, le cabinet Waldeck-Rousseau, suivant de près l’arrêt de la Cour de Cassation, se constitua. Cette nouvelle équipe subit comme un revers la seconde condam-