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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/21

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xvii
après trois ans

D’autre part, bien que l’alliance franco-russe se soit enfin raffermie, l’esprit ne s’en est pas amélioré. Les moins civilisés continuent d’y prendre le pas sur les moins barbares. La qualité inférieure de notre gouvernement met la France dans un état d’infériorité qui peut revêtir un aspect de vassalité. Cela se reconnaît à bien des détails graves ou légers. Les ministres impériaux gardent leur chapeau sur la tête quand ils reçoivent à Cronstadt le chef du ministère républicain arrivant tête nue[1] et le tsar peut écrire au président de la République de bonnes lettres d’un ton singulièrement protecteur[2]. Sur ce sujet encore, Kiel et Tanger, accusé de traiter sans égard l’alliance russe, n’avait rien dit que la vérité en des termes que l’événement rafraîchit et aiguise comme une plaie. Je persisterai donc à renvoyer le lecteur au chapitre iii de ce livre.

Enfin, pour Rome et Vienne le public a dû reconnaître que l’avertissement dispersé dans nos trois cents pages ne l’aura point mal préparé à comprendre soit le résultat du jeu nuancé mais fort des Italiens, soit le brutal déploiement de la force autrichienne beaucoup moins vaine que ne l’ont cru et dit la plupart de nos publicistes uniquement férus de l’idée du partage fatal de la Monarchie dualiste, Cela peut arriver comme

  1. Scène illustrée par un croquis de l’Illustration du 17 août 1912.
  2. Voir la lettre du 6 février 1913…