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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/22

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xviii
préface de la deuxième édition

bien d’autres choses. Pourtant, d’autres possibles valaient d’être considérés.

Les lecteurs ont été pareillement mis en garde contre cette chimère, vieille de quarante-trois ans, d’autant plus chère aux républicains français et d’après laquelle on peut attendre, parmi les bienfaits de la paix, l’effondrement automatique de la royauté prussienne, du militarisme prussien, la libération spontanée de l’Alsace-Lorraine, sous les coups du socialisme allemand. En 1913, comme en 1910, l’empereur Guillaume maintient la paix, mais gagne toujours contre nous dans l’ordre : économique, social, religieux ; quant au socialisme germain, il tend à devenir impérialiste ou dynastique : il ne peut pas ne pas subir le poids des nécessités naturelles qui associent la faim, la soif, le lucre, le goût de l’expansion individuelle à ce qui reste la condition la plus générale de leur réelle satisfaction : au bonheur de former une communauté vivace dirigée parun État fort[1]. Ainsi, le socialisme allemand s’est lui-même chargé de rédiger un post-scriptum inattendu à notre xve chapitre, intitulé Du réalisme universel.

  1. Voir les articles de M. Charles Andler à l’Action nationale des 10 novembre et 10 décembre 1912, Le socialisme impérialiste dans l’Allemagne contemporaine. M. Charles Andler, socialiste militant, appartient aussi à la haute Université dreyfusienne. C’est donc un témoignage qui n’est pas suspect de nationalisme français, bien que M. Jaurès ait discuté sa thèse avec autant de faiblesse que de passion.