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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/257

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l’amitié italienne

de planétaire. On ne s’étonne plus de la rencontrer partout, depuis qu’on l’a vue si paisiblement installée, depuis plus de vingt ans, chez les « tedeschi » et les « barbari » de Vienne, ses anciens ennemis, oppresseurs et tyrans. Élément très actif de la Triple-Alliance, l’Italie n’en a pas moins été, de tout temps, en accord étroit avec Londres. Aux heures du plan Hanotaux, quand les armes françaises, russes et allemandes semblaient tournées d’un même mouvement contre l’Angleterre, nul esprit clairvoyant n’aura compté sur l’Italie comme auxiliaire de cette coalition. On a même craint que sa marine ne fît cause commune avec la flotte anglaise pour annuler la France en Méditerranée. Depuis que la situation s’est renversée et qu’on parle, au contraire, d’une coalition anglo-française contre l’Allemagne, le pronostic est interverti ; c’est de sa fidélité à l’Angleterre que l’Italie à fait douter : son plus grand intérêt paraît ici être allemand, et les princes de la Maison de Sävoie sont aussi disposés que leurs peuples à suivre leur seul intérêt, sans se considérer comme prisonniers autre part[1].

Cette indécision subtile, ce jeu alternatif de sa-

  1. Ces appréciations ont leur date. Nous les avons publiées dans la Gazette de France et l’Action Française dès 1905, au moment de la crise déterminée par la démission de M. Delcassé. Elles ont été curieusement confirmées depuis (février 1907) par M. Jules Hansen, ancien secrétaire intime du baron de Mohrenheim, dans son livre : L’Ambassade à Paris du baron de Mohrenheim. Les révé-