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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/282

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kiel et tanger

fut retrouvée par le commandant Cuignet dans la serviette de l’agent de M. Delcassé… Cette manœuvre honteuse fut si complètement démasquée, qu’on n’a pas osé en laisser subsister la trace dans le recueil de l’Enquête de la Cour de Cassation édité par les dreyfusiens chez P.-V. Stock, bien que l’allégation eût été publiée par tous les journaux de Dreyfus, notamment par le Figaro.

Or, cette imputation d’un faux imaginaire était uniquement destinée à masquer un faux très réel, produit par M. Delcassé et par son mandataire[1] : faux dont le caractère a été démontré par le commandant Guignet. Dans l’intérêt de qui M. Delcassé avait-il usé de ce faux ? Dans l’intérêt de qui avait-il fait porter l’accusation calomnieuse ? Le traître juif Alfred Dreyfus ne ressemble pas au premier bandit venu. On ne peut pas l’avoir servi sans avoir secondé une cause évidente d’amoindrissement national. Dreyfus personnifie cette intrigue étrangère qui nous paralysait au dehors parce qu’elle nous décomposait au dedans. Cette intrigue a été nouée par l’ambassade italienne et tout d’abord dans l’intérêt immédiat de l’Angleterre. Mais en faisant de main de maître les affaires de Londres et de Rome, le comte Tornielli n’avait-il pas également servi le souverain au profit duquel Dreyfus avait trahi et qui était le plus ancien allié du roi d’Italie ? On en pensera ce que l’on voudra, mais pendant les

  1. Voir le Précis de l’Affaire Dreyfus par Henri Dutrait-Crozon.