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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/286

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kiel et tanger

trouvaient cette machine en branle ; au lieu de l’arrêter purement et simplement, comme l’eût voulu la tradition du parti, ils l’ont utilisée pour la pompe et l’ostentation au dehors, pour des fins religieuses, électorales ou financières à l’intérieur, sans prendre garde aux réalités désastreuses qui s’annonçaient. L’Angleterre exigeante nous lançait, à toute vitesse, sur l’Allemagne inquiète. Ils servaient la première, ignoraient la seconde, et l’esprit de défense républicaine imposait de n’avoir aucune idée de l’extérieur.

Une fois de plus se vérifiait la loi du développement historique de ce régime où les meilleurs ne servent qu’à fournir aux pires des prétextes plus respectables, des moyens d’action plus puissants. Les bonnes intentions de la République conservatrice avaient fourni des armes contre la France aux républicains radicaux. Pendant les trois ou quatre dernières années de son sultanat, beaucoup d’écrivains patriotes réclamèrent la tête de M. Delcassé : que ne réclamaient-ils la destruction de la République ? Cela seul importait.