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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/31

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le passé de « kiel et tanger »

« dispersion », du « gaspillage de notre activité défensive »} « de tels desseins méthodiques conduits vers une fin inévitable qu’il faut ou nous abandonner ou rassembler en un suprême élan toutes nos énergies » ! « L’Allemagne a dépensé 2 milliards de plus que nous pour son matériel de guerre », « la progression des dépenses militaires a été pour nous de 70 % et pour l’Allemagne de 227 % »… M. Clemenceau, qui enregistre en 1913 des vérités qui commençaient à apparaître vers 1883, était premier ministre en juillet 1909 et il laissait faire à Marie-Georges Picquart[1] !

Or, en ce même été 1909, un jour qu’un ministre en fonction ayant besoin de se défendre contre un ministre en expectative lui jetait un peu étourdiment à la tête le souvenir de « la plus grande humiliation que nous eussions subie »[2], ce souvenir de la démission Delcassé et du coup de Tanger fut brusquement promu à la dignité d’effet oratoire et d’argument parlementaire. Il porta. Il tua. Un ministère en tombait mort, un autre ministère en naissait ; l’humilié de 1905, M. Delcassé, s’étant distingué dans cet épisode de guerre civile, retrouvait au milieu des débris épars

  1. On a trouvé tout naturel qu’après trois ans d’une incapacité scandaleuse à son ministère, M. Picquart fût nommé commandant de corps d’armée, et l’on a oublié depuis l’impéritie extraordinaire dont il fit preuve aux manœuvres de 1910.
  2. Il est à retenir que dès ce moment-là l’Action française quotidienne avait fait un sort à cette parole échappée à la verve très véridique de M. André Tardieu.