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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/326

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kiel et tanger

leurs dispositions d’autrefois. Le tzar blanc les recherche ; il leur arrive d’accepter ses bienfaits comme vient de le faire le nouvau roi des Bulgares. Mais les Slaves sont repoussés par une crainte autant qu’attirés par un intérêt : la monarchie austro-hongroise peut les grouper. À supposer que Budapesth devienne indépendante, de sérieux problèmes de vie et de liberté se posent pour les Magyars placés entre le Hohenzollern de Berlin et celui de Bucarest. On soutient que, dans cette hypothèse, le Habsbourg serait vivement dépouillé par le roi de Prusse. C’est bientôt dit. D’autres solutions sont possibles, qui seraient plus conformes au nationalisme farouche des États secondaires, celle-ci notamment : l’addition fédérale ou confédérale de tous ces États moyens tendant et même aboutissant à former un puissant contrepoids aux empires. Il n’y faudrait qu’une condition : cet ensemble ayant besoin d’être organisé, il resterait à trouver l’organisateur, ou, si l’on veut, le fédérateur, car rien ne se forme tout seul.

Le choc des grands empires, remarquons-le, pourra multiplier le nombre de ces menues puissances qui aspireront ainsi à devenir des neutres. Chaque empire éprouvera une difficulté croissante à maintenir son influence et sa protection sans partage sur la clientèle des nationalités subalternes. La liberté de celles-ci finira par être partiellement défendue par le grave danger de guerre générale qui résultera de toute tentative d’asser-