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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/343

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épilogue

liers et parue au Temps du 5 octobre 1905. M. de Bülow, chancelier de l’Empire, venait de le mettre en cause publiquement en l’accusant d’avoir affecté d’ignorer l’Allemagne et tenté de l’isoler. C’est pour le défendre sur ce point que les amis de M. Delcassé ouvrirent toutes les écluses. Il fit d’ailleurs comme eux, malgré de pâles grimaces de démenti. Lui qui, au ministère, s’était montré si arrogamment dédaigneux des explications de tribune et que la Chambre avait trouvé plus secret, plus mystérieux que M. Hanotaux, M. Delcassé se transformait en professionnel de l’information et du bruit depuis que l’exigence électorale l’avait saisi. Il se peignit lui-même ou se fit peindre dans un appareil de martyr, et ces confidences dramatisées plurent à l’électeur, qui s’empressa de réélire ce républicain éprouvé ; mais elles apprirent malheureusement à l’Europe la confiance qu’on pouvait mettre dans nos bureaux. L’unique bénéfice de cette triste affaire n’aura été que d’avertir quelques citoyens réfléchis ; ils comprirent par ce scandale comment l’élection provoque à trahir la nation, en provoquant l’insurrection des intérêts particuliers contre l’intérêt général,

Il est assez piquant de trouver chez un des plus fermes amis de M. Delcassé le sentiment de cette trahison constitutionnelle. Les trois cents pages que M. André Mévil a rédigées en 1909 sur notre politique extérieure forment un dithyrambe en l’honneur de l’ancien ministre ; le loyalisme répu-