Aller au contenu

Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/358

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
236
kiel et tanger

idées ni les personnes du parti radical, qui reste gravement et profondément accusé ; l’examen attentif remonte bien au-delà de ces radicaux pour découvrir la faute qui causa les autres malheurs. Le système des larges combinaisons européennes et des mouvements étendus à travers le temps et l’espace ne date point des radicaux. Ce ne sont pas des radicaux qui voulurent prendre l’air de l’Europe, qui songèrent à faire grand sans posséder les organes de la grandeur : le parti que représentaient, en 1895, MM. Ribot et Hanotaux, en 1898, MM. Hanotaux et Méline, le parti de Kiel, le parti de Fachoda n’étaient aucunement le parti radical ; la majorité qui, de 1896 à 1898, laissa M. Hanotaux plus que libre, maître absolu, n’était pas une majorité radicale, ce n’était à aucun degré une majorité d’énergumènes, de sectaires, d’illusionnés.

Les hommes d’expérience, les gens d’affaires, les capitalistes puissants et les bourgeois précautionneux y étaient en majorité. On y trouvait pas mal d’esprits cultivés et studieux, modérés et conservateurs, patriotes et sages, accoutumés à tenir compte des recettes du jour pour mesurer les dépenses du lendemain. Cette aristocratie et cette bourgeoisie conduisait tout le reste. Elle s’est bien trompée. Qu’elle paie son erreur. Pour mieux dire, qu’elle la voie. On ne lui demande pas autre chose. Qu’ayant vu, elle tire du spectacle un enseignement. Qu’ayant appris, compris, elle ait la volonté d’agir et de réagir. L’absurdité et la