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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/357

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épilogue

n’y aura plus que des questions sociales ; soit qu’ils approuvent bruyamment ce discours, comme l’a fait M. Judet ; soit enfin qu’ils s’efforcent, comme M. Hanotaux, d’écarter de son Journal à un sou les inquiétudes sérieuses qu’éveillent ses livres à sept francs cinquante : les modérés s’efforcent de faire oublier par des concessions et des bravades sociales leur impuissance à aborder le problème de l’État. Comme si ce problème premier ne devait pas être résolu avant tous, afin d’aborder les difficultés sociales dans de bonnes conditions et pour garder quelque chance de le résoudre ! Ces modérés s’unissent donc en fait à l’effort anarchique dans ce que cet effort présente de plus téméraire et de plus dangereux ; ils rejoignent cette anarchie dans l’oubli de l’intérêt le plus général, qui s’appelle la force et le maintien de la nation. On imagine accroître ainsi en consolider la République. Eh ! si l’on y parvient, on accroît et on consolide la vieille cause d’inertie qui nous annule en tant qu’État européen. Devenue satellite d’un système de Puissances supérieures, votre République est moins que jamais en mesure de résister aux forces extérieures en mouvement : au lieu de l’entraîner et de la stimuler, les Puissances la poussent et la charrient, comme un Corps mort, vers ses destinées misérables.

Dans ces hasards qui peuvent devenir facilement tragiques, les responsabilités politiques doivent être bien réparties. Sans décharger ni les