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préface de la deuxième édition

disait l’un d’eux, « je puis me faire une moyenne « par rapport à Jaurès[1] ».

Chétive conception où l’économie d’un régime dépend de ses ennemis à l’intérieur ! Ces adversaires officieux et bénévoles doivent répondre à son appel, où il est perdu. Car leur appoint n’est pas exigé sur une question secondaire, pour une manœuvre de luxe, ni une affaire d’occasion : non, non, c’est aux affaires de salut public, au fondement des institutions militaires et civiles que le royaliste et l’antidémocrate doivent coopérer avec l’État démocratique et républicain, à peine de mort pour cet État, qui, livré à lui-même, ne connaîtrait sur ces points-là qu’hésitation funeste, débat stérile et furieuse contradiction… La sécurité nationale est livrée à un jeu de forces dont la présence et la mise en œuvre, nullement assurées en fait, sont, au contraire, exclues for-

  1. C’est l’erreur commise par le spirituel auteur des Problems of power, M. Morton Fullerton, erreur d’autant plus excusable chez lui qu’elle se rattache à une notion très anglaise de l’équilibre et du bienfait des Partis. Après avoir traité l’idée monarchique de « morte », ce qui est gai, notre confrère écrit ces mots que je ne puis ni ne veux traduire « It is impossible, however, to exaggerate the admirable and useful role of certain leaders of the anti republicain opposition in helping to create discontent in France and to transmute that discontent into a force capable of destroying grave abuse. The service rendered in french society, and even to the Republic, by M. Charles Maurras, the Royalist leader, are invaluable. » Le présent chapitre fait voir dans quelle limite étroite peut s’améliorer une République française et comment l’unique réforme qui lui soit applicable, c’est la suppression pure et simple.