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Page:Maurras - L’Avenir de l’Intelligence.djvu/102

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l’avenir de l’intelligence

semble, paraît un instrument surnaturel d’élévation et de fortune. Par les moyens scolaires qui lui appartiennent, l’État s’applique à prolonger une situation qui maintient le crédit de cette Intelligence, derrière laquelle il se dissimule, pour mieux dissimuler cet Argent par lequel il est gouverné. Mais il provoque le déclassement, par cela même qu’il continue à le revêtir de teintes flatteuses. Encombré de son prolétariat intellectuel, l’État démocratique ne peut en arrêter la crue, il est dans la nécessité de la stimuler[1]. Les places manquent, et l’État continue à manœuvrer sa vieille pompe élévatoire. Les finances en souffrent quand il veut tenir parole, et le mal financier aboutit aux révolutions. Mais, s’il retire sa parole, c’est encore à des révolutions qu’il est acculé : la société ploutocratique s’est assurée tant bien que mal contre ce malheur ; elle espère le canaliser, le détourner d’elle ; mais l’État s’effraie pour lui-même, et ses premières inquiétudes se font sentir.

  1. M. Henry Bérenger, qui a les doctrines de l’État, semble convenir tout à la fois que ce mouvement d’ascension est funeste et que l’on n’a pas le « droit » de le ralentir.