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Page:Maurras - L’Avenir de l’Intelligence.djvu/103

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26. Défaite de l’Intelligence.


Il faut bien se garder de croire que ces turbulences puissent ruiner de fond en comble les intérêts fondamentaux, les forces organiques de la vie civilisée. La Finance, l’activité qu’elle symbolise, doit vaincre, associant peut-être à son triomphe les meilleurs éléments du prolétariat manuel, ces ouvriers d’état qui se forment en véritable aristocratie du travail, sans doute aussi des représentants de l’ancienne aristocratie, dégradée ou régénérée par cette alliance. Le Sang et l’Or seront recombinés dans une proportion inconnue. Mais l’Intelligence, elle, sera avilie pour longtemps ; notre monde lettré, qui paraît si haut aujourd’hui, aura fait la chute complète, et, devant la puissante oligarchie qui syndiquera les énergies de l’ordre matériel, un immense prolétariat intellectuel, une classe de mendiants lettrés, comme en a vu le moyen âge, traînera sur les routes de malheureux lambeaux de ce qu’auront été notre pensée, nos littératures, nos arts.

Le peuple en qui l’on met une confiance insensée se sera détaché de tout cela, avec une facilité qu’on ne peut calculer mais qu’il faut prévoir. C’est sur un