pas s’il avait tort ou raison, ni s’il avançait, ni s’il reculait. Il en était là. Seulement, Dieu éliminé, subsistaient les besoins intellectuels, moraux et politiques qui sont naturels à tout homme civilisé, et auxquels l’idée catholique de Dieu a longtemps correspondu avec plénitude.
Charles Jundzill et ses pareils n’admettent plus de Dieu, mais il leur faut de l’ordre dans leur pensée, de l’ordre dans leur vie, de l’ordre dans la société dont ils sont les membres. Cette nécessité est sans doute commune à tous nos semblables ; elle est particulièrement vive pour un catholique, accoutumé à recevoir sur le triple sujet les plus larges satisfactions. Un nègre de l’Afrique ne saurait désirer bien vivement cet état de souveraine ordonnance intellectuelle et morale auquel il n’eût jamais accès. Un protestant, fils et petit-fils de protestants, s’est de bonne heure entendu dire que l’examen est le principe de l’action, que la liberté d’examen est de beaucoup plus précieuse que l’ordre de l’esprit et l’unité de l’âme, et cette tradition, fortifiée d’un âge à l’autre, a effacé de son esprit le souvenir du splendide tout catholique ; bien que sujet aux mêmes appétits d’unité et d’ordre que les autres pensées humaines, il n’est pas obsédé de l’image d’un paradis perdu : de son désordre même il tire un orgueil très naïf !
Mais, chez les catholiques éloignés de la foi, cette espèce de nostalgie peut devenir si consciente, que les apologistes de leur religion en ont formé un argument d’une extrême vivacité. La vie humaine, disent-ils,