éléments du parti rétrograde abjurent, tout au moins en politique, la théologie et le droit divin. Les positivistes font avec les premiers une alliance politique, avec les seconds l’alliance religieuse. Car les premiers ont de l’ardeur et de la vie, semences ignées du progrès, et les seconds possèdent une discipline du plus grand prix. « Sans devoir devenir pleinement positivistes, les vrais conservateurs peuvent en faire sagement des applications[1]. » L’homme abdique ses prétendus droits, mais il remplit des devoirs qui le perfectionnent. L’esprit d’anarchie se dissout, l’ordre ancien se confond peu à peu avec l’ordre nouveau.
Au catholicisme, que Comte ose appeler « le polythéisme du moyen âge », se substitue sans secousse le culte de l’Humanité, au moyen de la transition ménagée par la Vierge-Mère, cette « déesse des Croisés », « véritable déesse des cœurs méridionaux », « suave devancière spontanée de l’Humanité[2] ». Le conflit entre l’enthousiasme poétique et l’esprit scientifique est pacifié[3]. Paix dans les âmes. Paix au monde. La violence aura disparu avec la fraude. Avec la guerre civile, la guerre étrangère s’apaisera sous le drapeau vert d’une République occidentale, présidée par Paris, étendue autour du « peuple central » (la France), à l’Italie, à l’Espagne, à l’Angleterre et à l’Allemagne. Le Grand-Être, qui n’est pas encore,